Ce thème m’est cher pour des raisons que vous imaginez aisément mais il également primordial pour beaucoup de monde puisque les progrès de la médecine permettent actuellement de vivre plus longtemps avec une espérance de vie de 79,2 ans pour les hommes et de 85,3 ans pour les femmes. Alors autant y arriver en bonne santé, ce que permet me semble-t-il le cassis quand il est utilisé pour ses propriétés médicinales et pas seulement désaltérantes ou apéritives.
Le cassis ou ribes nigrum est le fruit du cassissier, encore appelé groseiller noir. Cet arbrisseau, aux baies noires odorantes et de saveur agréable, peut atteindre 1m30 de haut. Il pousse dans le centre et le nord de l’Europe ainsi qu’en Asie septentrionale. Mais il est maintenant également cultivé en Bourgogne.
Le cassis de Dijon est célèbre. Nous le connaissons tous puisqu’il sert à la préparation du kir, nom du chanoine et ancien-maire, grand consommateur qui lui a laissé son nom. Je ne sais pas par contre qui est Mr Spritz, vous savez cette boisson qu’adorent les Vénitiens ! Je plaisante, il n’y a pas d’ecclésiastique derrière, le mot vient simplement de l’allemand « spritzen = arroser du temps où les troupes autrichiennes occupaient la Vénétie et trouvaient les vins locaux trop charpentés et demandaient aux garçons de café de les allonger avec de l’eau et plus récemment d’y ajouter des racines ou des écorces d’agrumes, du prosecco. Fin de la parenthèse italienne.
Il est riche en sucres et en acides organiques. Il contient beaucoup de polyphénols (anthocyanes, flavonoïdes) aux propriétés antioxydantes indiscutables, qui lui confèrent ses vertus anti-infectieuses et inflammatoires. Il contient des vitamines (principalement B2 et B5), des minéraux (Ca, magnésium, potassium) et même une huile essentielle terpénique à l’action cortisone-like.
Le cassis est diurétique, légèrement dépuratif, c'est à dire qu’il stimule les fonctions hépatique et rénale. Il est hypotenseur et protège les capillaires, intéressant en phlébologie. Il favorise l’élimination de l’acide urique, soulage les rhumatismes et l’arthrose, raison pour laquelle je le prescris couramment. Et il aurait, je dis bien « aurait » au conditionnel, une action de neuro-protection qui pourrait prévenir ou retarder la maladie d'Alzheimer, plusieurs études montrant que sa consommation était bénéfique à la mémoire et aux performances cognitives des personnes âgées.
Il est consommable mais il est malheureusement seulement présent sur les étals, d’août à septembre.
On l'utilise sous différentes formes. En infusion, 5 g de feuilles séchées, laissées 5 à 10 minutes dans 1 litre d’eau bouillante, dont on boit 3 tasses par jour. En TM, 50 gouttes dans peu d’eau, 2 fois par jour ou 3 gélules par jour de poudre de feuilles ou d’extraits. Mais ma préférence va aux bourgeons de macérats glycérinés en 1ère D dont vous pouvez prendre 50 gouttes dans un peu d’eau, pas de Kir, 2 fois par jour.
Pas d'effets indésirables et aucune toxicité aux doses thérapeutiques, mais il est contre-indiqué chez la femme enceinte.
Je ne suis pas persuadé qu’un Kir soit une boisson-santé même s’il contient quelques vitamines et des polyphénols. Le cassis par contre fait partie des plantes les plus efficaces contre l’insuffisance veineuse et en rhumatologie. Alors s’il protège en plus les neurones, pas de raison de ne pas essayer cette plante de la tête et des jambes.
Docteur Serge Rafal
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