L’ambassadeur libanais à Paris accueille les juifs du pays du Cèdre expatriés

Des dizaines ont participé à cette réunion à son invitation la semaine. Le Liban traverse une grave crise économique et politique, et selon l'ambassadeur les citoyens de toutes les religions devaient s'unir pour sauver leurs pays.

Le Liban est en proie depuis deux ans à une grave crise économique, politique et sociale et ses habitants sont soumis à des restrictions bancaires draconiennes qui empêchent un accès facile aux fonds. La monnaie locale s’est effondrée de quelque 90 % par rapport au dollar sur le marché noir, et on estime que 80 % de la population se bat pour échapper à la pauvreté dans un contexte d’inflation galopante et de pénurie de carburant, de médicaments et d’électricité.

Ca fait des décennies que le Liban n’a pas tendu la main à sa diaspora juive, l’ambassadeur Rami Adwan a reconnu que l’Etat libanais avait parfois manqué à ses devoirs, mais aujourd’hui il y a urgence estime-t-il. D’ailleurs il a même encouragé cette communauté à rentrer au pays. Certains y vont régulièrement, d’autres ont rompu les liens depuis des années. Les participants disent avoir apprécié le geste, ils le considèrent comme une « déclaration officielle » de la distinction faite par le gouvernement libanais entre les communautés juives à l’étranger et l’État d’Israël. L’ambassadeur a expliqué que certains avaient essayé de le dissuader d’organiser cette réception, en invoquant qu’il pourrait y avoir des « partisans sionistes d’Israël ».

Parmi les personnes présentes, l’historien Nagi Gergi Zeidan, spécialisé dans la communauté juive du Liban qui s’est félicité de cette initiative : « Lors de cet événement, j’ai vu ce que le Liban devrait être, et cela… a été exprimé par l’ambassadeur Adwan dans son discours lorsqu’il a souligné la nécessité pour les Juifs libanais de retourner dans leur patrie », a-t-il déclaré.

Les Juifs ont résidé au Liban pendant des siècles. C’est le seul pays arabe dont la population juive a augmenté après la création d’Israël en 1948, pour atteindre environ 10 000 personnes. Mais la communauté a rapidement diminué par la suite, il n’y a plus que quelques dizaines tout au plus aujourd’hui qui vivent au Liban.

ES