Egypte-Israël : l'idylle s'affiche

Israël.

Egypte-Israël : l'idylle s'affiche
(Crédit: GPO)

C'est une délégation de généraux de Tsahal qui s'est déplacée le 7 novembre à Sharm el Sheikh pour signer un accord autorisant le déploiement de forces égyptiennes supplémentaires à Rafah, sur la frontière sud de la Bande de Gaza. En vertu du traité de paix signé par les deux pays en 1979, le Sinaï a été rétrocédé par Israël à l'Egypte, pour devenir une zone démilitarisée. Et toute entrée de forces militaires égyptiennes dans cette région, doit faire l'objet d'une autorisation expresse d'Israël. Depuis dix ans, les révoltes du printemps arabe, puis l'entrée de Daech dans le Sinaï ont amené l'Egypte à s'adresser à Israël à de nombreuses reprises pour acheminer des soldats et de l'armement lourd dans le Sinaï pour y combattre les djihadistes. Mais ces accords s'étaient toujours négociés dans la plus grande discrétion, à la demande des Egyptiens.

Ce n'est donc pas le cas de la visite dimanche de la délégation de Tsahal dans la station balnéaire égyptienne, qui a fait l'objet d'une communication officielle du Caire, qui a apparemment besoin ou intérêt à communiquer sur sa coopération militaire avec Israël. Quelques jours plus tôt, c'est un journal arabe, citant des sources égyptiennes qui révélait que le chef des renseignements de l'Egypte, le général Abbas Kamel était attendu prochainement en Israël. Le journal précisait que le proche conseiller du président al Sissi n'aborderait pas seulement la médiation égyptienne entre Israël et le Hamas, mais surtout la coopération stratégique bilatérale. Les deux pays échangeraient en effet régulièrement des informations sur la présence iranienne dans la région, son implication en Syrie, mais surtout au Yémen et son recours de plus en plus fréquent aux attaques de drones, notamment dans le Golfe.

Rien qui à première vue concerne directement la sécurité égyptienne. Sauf que l'Egypte s'est depuis quelques années, considérablement rapprochée de l'Arabie Saoudite et que sa marine joue un rôle actif dans la défense des côtes saoudiennes. D'où l'intérêt de partager des informations avec Israël sur les mouvements iraniens dans la région et qui sont aussi une menace pour le régime de Riyad. On sait qu'Israël de son côté a élargi le rayon de sa surveillance régionale au Yémen et aussi au Golfe persique, où des navires et des tankers ont été la cible d'attaques iraniennes, un cargo indirectement lié à une entreprise israélienne et qui avait été attaqué fin juillet dernier par un drone. L'attaque avait coûté la vie à deux membres d'équipage.

Et l'Egypte ne se contente pas de laisser fuiter des informations sur sa proximité avec Israël. Quand il a reçu Naftali Bennett à Sharm el Sheikh le 13 septembre dernier, le président al Sissi a veillé à ce que l'événement soit largement couvert pas les médias égyptiens. Toute cette stratégie de communication semble maintenant s'apparenter de plus en plus à un message du Caire adressé à Téhéran. Al Sissi mise sur ses relations avec l'Arabie Saoudite et pour les consolider, son rapprochement affiché avec Israël est aussi un atout stratégique.

Pascale Zonszain

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