C'est une opération complexe qui démarre aujourd'hui pour les services de santé en Israël : vacciner les enfants de cinq à onze ans contre le Covid. Mais pas de problème en revanche du point de vue logistique : un million de doses de vaccin Pfizer sont arrivées pendant le weekend et les caisses d'assurance-maladie qui sont en charge de la vaccination sont prêtes à accueillir les enfants. L'objectif souhaité par le ministère de la Santé est d'arriver à 45.000 vaccinations par jour. Israël compte 1,2 millions d'enfants âgés de 5 à 11 ans, qui sont donc vaccinables. Mais l'injection ne concernera pas pour l'instant ceux qui ont guéri du Covid. Depuis l'éruption de l'épidémie en Israël, plus de 220.000 enfants de cette tranche d'âge ont été touchés par le virus. Et plus de la moitié d'entre eux l'ont été lors de la vague qui a débuté en juillet. Etant donné qu'ils constituent une population plus vulnérable, puisque non vaccinée, le Premier ministre Naftali Bennett a estimé qu'ils risquaient d'être les principaux touchés, alors que la contamination repart à la hausse.
La courbe s'était stabilisée il y a deux semaines, après une baisse régulière et a donc commencé à remonter, avec un facteur de reproduction désormais supérieur à 1. La progression reste lente, mais l'idée est de ne pas attendre pour élargir la vaccination, sachant qu'il faut compter 4 semaines avant de voir les effets d'une première injection sur l'évolution de la contagion et que la vaccination restera toujours plus lente que le virus. Mais le plus difficile sera de convaincre les parents, dont près de la moitié restent encore réticents à faire vacciner leurs plus jeunes enfants.
Le comité d'experts régulièrement consulté par le ministère de la Santé a par ailleurs recommandé au gouvernement d'autoriser l'injection d'une piqure de rappel pour les 12-15 ans qui ont déjà reçu deux doses de vaccin, cinq mois après la seconde injection, car chez eux aussi, le niveau de protection contre le virus s'émousse avec le temps.
Et alors que l'épidémie rebondit une nouvelle fois en Europe, les autorités sanitaires israéliennes veulent prendre le virus de vitesse. Le ministre de la Santé Nitzan Horowitz a d'ailleurs estimé qu'il était prématuré de parler de 5e vague en Israël. Même si le risque n'est pas exclu, on est encore très loin des mesures de reconfinement envisagées ou même déjà prises dans plusieurs pays d'Europe. A ce stade, le gouvernement israélien préfère renforcer le contrôle de l'application des consignes sanitaires, en particulier les jauges, l'usage du pass sanitaire et bien sûr le port obligatoire du masque dans les lieux publics fermés. Avec le début des fêtes de Hanoukka la semaine prochaine, le risque de contamination augmente, mais jusqu'à présent, tous les spectacles et festivités programmés sont maintenus. De même qu'il n'est pas encore question de restreindre l'entrée des touristes étrangers, qui a repris au début du mois après plus de dix-huit mois de fermeture des frontières. La vigilance est de mise, mais pas la panique, alors que le cabinet Covid du gouvernement israélien doit se réunir ce soir pour une nouvelle évaluation de la situation sanitaire.
Pascale Zonszain
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