Quand l’ONU réécrit l’histoire, la chronique d'Arié Bensemhoun

France.

Quand l’ONU réécrit l’histoire, la chronique d'Arié Bensemhoun
(Crédit: DR)

Mercredi 1er décembre, une résolution des Nations unies ignorant les liens entretenus par les Juifs avec le mont du Temple à Jérusalem a été adoptée.

Cette résolution relative à la ville sainte, capitale d’Israël, a été présentée aux côtés de deux autres qui constituaient ce qui est devenu connu sous le nom de « Palestinian Package » (enveloppe palestinienne) — dont des versions variées sont adoptées, chaque année, par l’Assemblée générale de l’ONU.

Les deux autres résolutions condamnaient l’annexion par Israël du plateau du Golan, d’une part, et réclamaient de plus importants efforts de la part des Israéliens et des Palestiniens, d’autre part, en vue d’une résolution du conflit qui les oppose à travers l’adoption de la solution à deux États.

Les trois résolutions ont été approuvées, comme c’est le cas à chaque fois, par une écrasante majorité. Néanmoins, celle sur Jérusalem – qui appelle « à maintenir sans changement le statu-quo historique » sur le lieu saint « Haram al-Sharif » – a connu une baisse notable de soutien. 129 pays ont voté « pour » la résolution (contre 11 contre et 31 abstentions), un chiffre à comparer aux 148 pays qui avaient voté « pour » en 2018 – soit une différence de 19. La République tchèque et la Hongrie, qui avaient voté en faveur de la résolution il y a trois ans, s’y sont opposés, faisant volte-face. 20 autres pays qui avaient voté « pour » en 2018 ont choisi, cette année, de s’abstenir – avec parmi eux l’Autriche, le Brésil, l’Allemagne, l’Inde, le Kenya, les Pays-Bas, l’Ukraine et le Royaume-Uni. Les choses évoluent et ce n’est pas anodin.

Plusieurs pays ont attribué ce changement de positionnement à l’incapacité de la résolution d’utiliser une identification plus neutre de ce lieu saint de Jérusalem, qui est connu sous le nom de Haram al-Sharif pour les musulmans et de mont du Temple pour les Juifs, même si ce même langage avait été utilisé dans le passé.

Le complexe du mont du Temple est considéré comme le site le plus saint du judaïsme : c’est là qu’étaient érigés le Premier et le Second temple. Il accueille aussi la mosquée Al-Aqsa qui est le troisième site le plus sacré de l’islam, ainsi que le dôme du rocher érigé par le calife Omar sur l’emplacement du Saint des saints.

Les États-Unis, qui se sont opposés au texte, ont déclaré que l'omission d'une terminologie inclusive pour nommer ce site vénéré par les juifs, les musulmans et les chrétiens, constituait une "préoccupation réelle et sérieuse". Ils n'ont pas été le seul pays à s'inquiéter du manque de langage inclusif. Pour tenter d'assurer le soutien à la résolution, ses auteurs avaient ainsi apporté des amendements au texte approuvé pour la dernière fois par l'AGNU en 2018, par 148 voix pour et 11 contre.

Alors que le texte de 2018 faisait deux fois référence à al-Haram al-Sharif, la nouvelle version de la résolution ne fait qu'une seule fois mention de cette expression dans son introduction. Mais malgré ce changement, le soutien à la résolution a chuté et le nombre de pays qui se sont abstenus est passé de 14 à 31. Une petite victoire mais une victoire tout de même. En diplomatie, plus que partout ailleurs, le diable comme le graal, est dans le détail.

Ce changement s'est particulièrement vu parmi les pays européens. Alors que ceux-ci avaient tous soutenu le texte de 2018, certains d'entre eux ont cette fois-ci exprimé une position divergente. Parmi eux, la Hongrie et la République tchèque qui se sont opposées à la résolution, tandis que l'Albanie, la Bulgarie, le Danemark, l'Allemagne, la Lituanie, les Pays-Bas, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie se sont abstenus.

Un émissaire britannique a déclaré que "la résolution adoptée aujourd'hui fait référence aux lieux saints de Jérusalem en termes purement islamiques sans reconnaître la terminologie juive du mont du Temple".

Il est regrettable que la France ne se soit pas au moins abstenue. Elle qui incarne le pays des droits de l’homme et qui est membre du Conseil de sécurité des Nations unies, doit cesser de participer à cette délégitimation d’Israël à nulle autre pareille. La France doit cesser de voter quasi automatiquement en faveur de toutes les résolutions onusiennes ciblant directement Israël et dénoncer le traitement indigne subi par son allié et ami dans tous les autres organes des Nations unies.

La délégitimation d’Israël et l’encouragement des radicaux ne feront pas reculer la haine ni avancer la paix. Le temps est venu de voir l’avenir avec un œil nouveau, celui des Accords d’Abraham, de la réconciliation et de la réintégration d’Israël au Moyen-Orient.

Nous continuerons à y travailler, avec, nous l’espérons des succès qui ne manqueront pas d’arriver.

Arié Bensemhoun

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