Les Israéliens veulent leur police d'assurance contre l'Iran

Israël.

Les Israéliens veulent leur police d'assurance contre l'Iran
(Crédit: porte-parole de Tsahal)

Si l'Iran fait évidemment la une des médias en Israël, ce n'est pas le principal sujet de conversation des Israéliens autour de la table familiale ou de la machine à café. Ils sont davantage préoccupés par le coût de la vie, les embouteillages ou le Covid. Bref, ce qui impacte leur vie au quotidien. Et pourtant, l'Institut pour la Démocratie en Israël, qui prend régulièrement le pouls de l'opinion en Israël, a inclus dans son sondage de décembre des questions sur l'Iran.

Et l'on apprend que les Israéliens sont 54% à considérer que le nucléaire iranien est une menace existentielle pour leur pays. Si on affine un peu l'analyse, on constate que la menace iranienne préoccupe davantage la population juive, à 62%, tandis que la population arabe israélienne ne compte que 20% d'inquiets. Quant à la répartition en fonction du positionnement politique, 40% des électeurs de gauche considèrent l'Iran comme une menace sur l'existence d'Israël, contre 57% chez les centristes et 69% chez les électeurs de droite.

Quant à l'éventualité d'une action militaire israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, même sans un feu vert des Etats-Unis, 51% des Israéliens y sont favorables. Une proportion qui monte même à 58% si l'on prend seulement en compte la population juive. Et là encore, les réponses varient selon le camp politique. 67% des électeurs de droite sont d'avis qu'Israël doit frapper les sites nucléaires de l'Iran, même contre l'avis de Washington, au centre ils sont 50% et un peu plus de 37% à gauche. Si les disparités sont importantes selon l'appartenance politique, en revanche la répartition reste stable, comparée au partage de l'opinion dans le sondage réalisé par l'IDI au début de l'année.

L'enquête confirme donc que l'apparente indifférence des Israéliens face aux enjeux stratégiques de leur pays n'est effectivement qu'apparente. Il y a une forme d'intégration de la menace iranienne, qui est devenue depuis une douzaine d'années une composante de leur environnement. Entre les déclarations des dirigeants politiques, l'implication de l'Iran dans l'activité terroriste régionale et les frappes contre des objectifs iraniens en Syrie ou en Iran, attribuées à Israël, le public s'est accoutumé à vivre avec la menace iranienne, un peu comme il apprend depuis deux ans à vivre avec le Covid. Une sorte de plaie inévitable, pour laquelle les Israéliens estiment que leur direction politique et militaire doit les préserver.

Dans un pays qui s'est construit en dépit des menaces sur ses frontières, la présence du danger est devenue presque naturelle. Israël a besoin de maintenir une supériorité militaire comme garantie de sa survie et ne peut en dernier ressort compter que sur ses propres capacités à se défendre. Ce qui n'empêche pas les Israéliens d'accueillir avec espoir chaque manifestation de normalisation des relations de leur pays avec le reste du monde et avec les Etats de la région. Mais tant que l'Iran restera un régime hostile et agressif, les Israéliens ont besoin de savoir qu'ils ont une assurance qui ne dépend de personne d'autre. 

Pascale Zonszain

pzoom101221

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