Les chiffres ne sont pas encore inquiétants. Le nombre de malades graves dans les hôpitaux reste stable et pourtant, les experts en sont certains : c'est bien une cinquième vague épidémique qui commence en Israël. Le Premier ministre a déjà convoqué plusieurs réunions depuis la fin de la semaine, pour étudier les mesures qui pourront freiner la contagion. C'est évidemment le variant Omicron qui inquiète les dirigeants politiques et sanitaires israéliens, même si toutes les données ne sont pas encore disponibles pour évaluer avec précision sa dangerosité, sa vitesse de propagation et sa résistance au vaccin. Les études en laboratoire indiquent pourtant que trois injections de vaccin représentent à ce stade la plus haute protection même si elle reste inférieure à celle qu'elle offrait contre le variant Delta.
Pourtant, la vaccination reste le dispositif sur lequel comptent les autorités sanitaires et c'est là que le bât blesse. En Israël, sur la population adulte vaccinable, il reste encore 650.000 personnes qui n'ont reçu aucune injection. A ce chiffre, il faut ajouter environ un million de personnes ayant reçu deux injections, mais qui n'ont pas encore fait la piqure de rappel alors qu'il s'est déjà écoulé six mois depuis leur première dose. Et puis il y a aussi la majorité des enfants de 5 à 11 ans, qui n'ont pas encore été vaccinés, soit un peu plus de 900.000 personnes, plus environ 250.000 personnes guéries du Covid et qui n'ont pas encore reçu de rappel. Soit au total, plus de deux millions huit cent mille Israéliens qui ont la possibilité de compléter leur schéma vaccinal et qui ne l'ont pas encore fait.
Ce qui laisse quand même 60% de la population à jour dans ses vaccinations anti Covid et qui place donc Israël dans une situation un peu différente des vagues précédentes. Les hôpitaux ont plus d'expérience, des traitements existent pour freiner l'évolution de la maladie s'ils sont pris à temps. Mais on ignore encore comment la situation va évoluer si le variant Omicron devient dominant. C'est pour cela que le délai pour l'injection de la troisième dose a déjà été réduit de six à trois mois, afin de remonter le niveau des anticorps sans attendre leur disparition. Et l'autre priorité vaccinale concerne les enfants de 5 à 11 ans, parce que ce sont les plus jeunes qui constituent la majorité des nouveaux cas, ce qui fait des établissements scolaires un foyer infectieux potentiel important.
Cela dit, les nouveaux cas touchent désormais toutes les tranches d'âge et tous les secteurs de la population. Quant au variant Omicron, s'il n'y a encore que 55 cas avérés, plusieurs sont déjà des patients qui ont été contaminés sans avoir voyagé. Pourtant le chef du gouvernement israélien a décidé de prolonger de dix jours supplémentaires les restrictions à l'entrée des voyageurs en Israël. Seuls les nationaux pourront rentrer et devront se soumettre à trois jours d'isolement s'ils reviennent d'un pays à faible taux d'incidence et à sept jours d'isolement en hôtel s'ils rentrent d'un pays rouge. De plus la liste des pays à risque sera réévaluée toutes les 24 heures, ce qui va rendre encore plus difficile tout déplacement à l'étranger. Et il faudra s'attendre aussi à de nouvelles restrictions à l'intérieur d'Israël, même si à ce stade, un reconfinement n'est pas à l'ordre du jour.
Pascale Zonszain
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