Peut-on freiner le déclin cognitif grâce à l’alimentation ? La chronique du docteur Serge Rafal

France.

Peut-on freiner le déclin cognitif grâce à l’alimentation ? La chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

De nombreux chercheurs du monde entier sont très occupés par le Covid mais pas exclusivement. Beaucoup d’équipes travaillent sur les pathologies neurodégénératives dont la plus redoutée est la maladie d'Alzheimer qui touche plus d’un million de personnes en France. Et certains s’intéressent plus particulièrement à la composition d’une éventuelle alimentation protectrice.

Pour mémoire, la diète méditerranéenne est inscrite depuis 2010 par l’Unesco au patrimoine immatériel de l’humanité, connue surtout pour son action protectrice du système cardio-vasculaire… et des maladies neurodégénératives donc de celle d'Alzheimer. Cette façon de s’alimenter est la plus célèbre chez nous par ses proximités géographique et culturelle et nos habitudes communes. Elle se caractérise par une consommation abondante de fruits et légumes, insistons sur les fruits à coque (amande, noisette, noix), des légumineuses (fève, haricot, lentille, pois), des céréales (surtout des pâtes), des herbes aromatiques, des épices, de l’huile d'olive bien sûr, une consommation modérée de produits laitiers (laits fermentés, yaourts, fromages de brebis (féta) ou de chèvre), d’œufs, de vin, de poisson et de viande, surtout de la volaille, en faibles quantités, réservée aux grandes occasions, aux repas de fête. Ce n’est donc pas l’huile d’olive, les tomates, les pâtes… ou la douceur de vivre qui font l’efficacité de la diète méditerranéenne mais l’ensemble des mesures, dont bien sûr aussi la convivialité. Rien de pire que de manger et boire tout seul, en écoutant la radio ou pire en regardant la TV nous explique le Dr Patrick Serog dans son ouvrage « Bien manger, bien vieillir » chez In Press.

Dans la 1ère, les chercheurs de l’Université Harvard de Boston, ont suivi 75000 femmes pendant 20 ans. Ils ont constaté que la diète méditerranéenne réduisait de 30% le risque d’l’IDM, de 13% celui d’AVC, de près de 40% le risque global de décès… et qu’elle protégeait également des déclins mnésiques et cognitifs. Une 2ème étude, plus récente, réalisée à Chicago nous apprend qu’une diète méditerranéenne modifiée appelé régime MIND (Mediterranean-Dash Intervention of Neurodegenerative Delay) réduit de 53% le risque de développer une maladie d'Alzheimer. La confirmation, sans discussion, a été apportée par les autopsies cérébrales de plus de 500 personnes engagées dans cette étude depuis 2004.

Le régime MIND mêle les grands principes du méditerranéen au régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension), le plus efficace pour contrôler l’hypertension artérielle. Il met en avant certains aliments (baies et fruits rouges et bleus, céréales complètes, épices et herbes (cannelle, curcuma, thym…), légumes verts et à feuilles, légumineuses, oléagineux, poissons gras. Il encourage la consommation de temps en temps de fromages affinés, de viande et de vin rouge. Et proscrit les fritures, les pâtisseries sucrées et plats industriels (gras et salés).

Il est efficace car ce type d’alimentation est antioxydant, anti-inflammatoire, neuroprotecteur.

« Les vieux sont des enfants, ils perdent leurs neurones comme les petits, leurs doudous » écrit joliment Xavier de Moulins dans « Ce parfait ciel bleu ». L’alimentation n’est évidemment pas le seul moyen de prévenir le déclin cognitif mais elle y participe grandement. Alors ne vous prenez pas la tête et surtout ne la perdez pas, tâchez de manger « on my MIND ». C’est agréable, varié et apparemment salutaire.

https://youtu.be/baVde6Llkf4

Docteur Serge Rafal

Newsletter

Restez informé ! Recevez des alertes pour être au courant de toutes les dernières actualités.
Réagir à cet article

L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.

Inscrivez vous à la newsletter
La météo locale
Peut-on freiner le déclin cognitif grâce à l’alimentation ? La chronique du docteur Serge Rafal