Le réveil du Likoud

Israël.

Le réveil du Likoud
(Crédit : DR)

Depuis la mi-juin, les Israéliens se sont peu à peu habitués au passage de Benyamin Netanyahou, de la tête du gouvernement à celle de l'opposition. Et les sondages successifs continuent de placer son parti, sous sa direction, en tête des intentions de vote. Un constat qui devrait rassurer l'ancien Premier ministre israélien, d'autant que la perte du pouvoir n'avait pas entrainé de fronde à l'intérieur du Likoud. Un seul élu du parti conservateur, Yuli Edelstein, avait annoncé à la mi-octobre, qu'en cas d'élections primaires, il briguerait la tête du Likoud face à Benyamin Netanyahou. Tous les autres barons du parti s'étaient prudemment contentés d'indiquer qu'ils ne se mettraient sur les rangs que lorsque leur patron actuel aurait quitté la scène politique.

Mais cela ne suffit pas à calmer les inquiétudes de Benyamin Netanyahou, qui estime lui, que ses rivaux se préparent dans l'ombre et que le premier d'entre eux est Israël Katz. Il faut dire que l'ancien ministre des Finances avait été le seul à critiquer publiquement son chef, l'accusant d'avoir entrainé le Likoud dans l'opposition, en refusant de quitter la tête du parti. Il est vrai qu'au cours des longues semaines de négociations qui avaient suivi les élections de mars dernier, plusieurs partis de droite avaient indiqué qu'ils pourraient accepter un accord de coalition avec le Likoud, à condition que Benyamin Netanyahou se retire. Mais le chef du parti conservateur n'est pas prêt à abandonner son statut politique, alors que son procès pour fraude et corruption se poursuit, et qu'il est bien déterminé à obtenir l'acquittement et à briguer un nouveau mandat à la tête de l'exécutif israélien.

Pour y parvenir, l'ancien Premier ministre doit d'abord veiller à ne pas perdre la direction du Likoud et cela passe par la neutralisation de tous ses concurrents potentiels. A commencer par Israël Katz, que Benyamin Netanyahou cherche à discréditer en le liant à un groupe libéral à l'intérieur du Likoud, qu'il accuse d'être un "cheval de Troie de la gauche" à l'intérieur du parti. Ce groupe, intitulé les "Nouveaux Likoudniks", comporte quelque 10.000 membres, tous adhérents du parti et existe depuis dix ans. A l'issue de la procédure lancée par Netanyahou pour obtenir leur exclusion, le tribunal du parti a décidé cette semaine, la radiation de seulement mille d'entre eux, et que sept mille autres feraient l'objet d'un examen au cas par cas. Ce collectif, né à la suite de la contestation sociale de 2011, réclame un retour du parti à sa politique traditionnelle de justice sociale, mais pour le chef du Likoud, il s'agirait donc en réalité des militants de gauche infiltrés. En tout cas, une chose est sure : après seize années de présidence incontestée de Benyamin Netanyahou, le Likoud est bien sorti de sa torpeur.

Pascale Zonszain

pzoom241221

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