Le mal de dos n’est probablement pas la maladie du siècle, n’exagérons tout de même pas. Il n’en constitue pas moins, un des principaux motifs de consultation médicale tant il est répandu : certaines études estiment qu’à un moment donné T, par exemple aujourd’hui, 10 voire 20% de la population souffre du dos. la douleur peut toucher la partie haute de la colonne entrainant une cervicalgie, la partie moyenne responsable alors d’une dorsalgie, la partie basse donnant une lombalgie, atteinte la plus fréquente.
Disons qu’il existe 5 grands groupes de causes les plus fréquentes de mal de dos : - Les problèmes mécaniques avec des gestes répétés, un plan de travail inadapté, une literie de mauvaise qualité… ; - Un traumatisme accidentel (choc, fracture ou tassement vertébral) ; - Une maladie, une inflammation, une infection, une tumeur osseuse… ; - Une irradiation venant d’un autre organe : cœur, vésicule biliaire, pancréas, rein ; - Une cause fonctionnelle, c'est à dire que l’origine n’est pas identifiée.
Des clignotants peuvent inquiéter : - Une altération de l’état général avec une perte de poids inexpliquée, de la fièvre ; - Des douleurs plutôt inflammatoires, nocturnes, non améliorées par le repos ; - Des antécédents de maladie grave ; - La présence de signes neurologiques (fourmillements, diminution de la force musculaire, apparition d’une incontinence urinaire) ; - Irradiation dans les membres inférieurs évoquant une sciatique discale. Ces signes imposent la demande d’examens complémentaires, sanguins et imagerie.
Dans un mal de dos sans maladie sous-jacente, la douleur peut être aiguë et durer quelques jours : c’est le cas d’un torticolis, d’un lumbago, d’une lombalgie. Mais elle peut, chez environ 10% des patients, dépasser les 3 mois et s’installer. Le mal de dos chronique est favorisé par le surpoids, la sédentarité ou l’hyperactivité physique, le port de charges lourdes (certaines professions sont surexposées), un contexte psychologique difficile, le stress bien sûr…
Les conseils ne peuvent être que très généraux tant les causes sont multiples, nous l’avons vu : - Se tenir droit en évitant de se pencher en avant (type passer l’aspirateur) ; - S’accroupir pour soulever un poids, comme le font les haltérophiles ; - Essayer de surélever un pied si on doit maintenir la station debout prolongée ; - Veiller à une bonne ergonomie du plan de travail et une posture correcte ; - Ne pas prendre de poids ou en perdre si besoin ; - Faire du sport pour muscler son dos et surtout développer ses abdos (importance du gainage) ; - Eviter la sédentarité même si le repos améliore momentanément la douleur ; - Introduire une activité de détente du dos (yoga, relaxation) ; - Essayer de ne pas dormir sur le ventre car cette position cambre le dos, lui préférer le décubitus latéral.
Il vise à soulager la douleur et à permettre de reprendre une activité nouvelle. Il consiste le plus souvent en la prescription de médicaments, des antalgiques comme le paracétamol, des anti-inflammatoires comme l’ibuprofène ou le diclofénac, parfois des psychotropes. Et on peut également adjoindre des soins d’ostéopathie, associer de la kinésithérapie et une activité physique adaptée (ou APA) qui comprend éducation, conseils, exercices de musculation et d’assouplissement, accompagnement psychologique.
Une lombalgie guérit en quelques jours à la différence d’une sciatique qui peut durer de quelques semaines à 3 mois. Mais à condition de rester au repos le moins longtemps possible, contrairement à ce que l’on a longtemps conseillé car il s’installe alors un cercle vicieux : on a mal, on sollicite moins son dos, les muscles s’affaiblissent, la douleur s’aggrave. Ne dit-on pas que bouger, c’est la vie ? C’est en tout cas indispensable au cœur et au dos.
Docteur Serge Rafal
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