Après sept ans de calme relatif, Israël aura connu cette année une nouvelle confrontation avec le Hamas. Sauf que le contexte qui a débouché sur l'opération "Gardien des Murailles" au mois de mai, différait un peu des précédents. C'est d'abord à Jérusalem et dans les villes à population mixte que la violence s'est réveillée, créant une tension intérieure qu'Israël n'avait plus connue à une telle échelle depuis la guerre d'Indépendance. Ce qui avait commencé par des émeutes arabes contre la police dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-est, a entrainé des affrontements entre manifestants juifs et arabes dans la capitale, puis dans le centre du pays, principalement à Lod et à Jaffa, mais aussi en Galilée et dans le Néguev. Des agressions d'Arabes contre des Juifs, mais aussi des violences juives contre des Arabes, qui ont surpris la police, mais qui ont été exploitées par le Hamas. Depuis Gaza, l'organisation islamiste s'est présentée en "protectrice de Jérusalem", alimentant la propagande anti-israélienne et allant même jusqu'à poser un ultimatum au gouvernement israélien pour qu'il annule les festivités de la réunification de Jérusalem. Le soir même, le Hamas tirait ses premières roquettes contre la capitale israélienne. Cette confrontation allait durer onze jours, avec plus de 4.000 roquettes tirées sur Israël, tandis que Tsahal détruisait des centaines d'installations et d'arsenaux du Hamas dans la Bande de Gaza.
Depuis, si le calme est revenu sur le front de Gaza, ce n'est pas le cas en revanche pour Jérusalem et la Judée Samarie qui ont connu une recrudescence d'actes de violence, en particulier depuis un peu plus d'un mois. Deux Israéliens ont été tués, Eli Kay en novembre et Yehuda Dimentman il y a deux semaines. Le nombre d'attaques au couteau a doublé par rapport à 2020, tout comme les attaques à l'arme à feu. On a recensé plus de 5.000 jets de pierre contre 4.000 l'an dernier et près de deux fois plus de jets de bouteilles incendiaires. Dans le même temps, les forces de sécurité constatent une recrudescence d'incidents impliquant des extrémistes juifs contre des Palestiniens. Cela dit, le principal enjeu reste le terrorisme, qui émane surtout d'acteurs isolés, mais le Hamas travaille aussi en permanence à reconstituer ses réseaux en Judée Samarie. Tsahal et le Shin Beth ont d'ailleurs réussi à démanteler depuis l'automne plusieurs de ces réseaux, avec des dizaines d'arrestations et de saisies d'armes.
Quant à la menace iranienne, elle a continué à occuper les forces de défense israéliennes sur plusieurs fronts. Dans le bilan sécuritaire qu'il a dressé hier, le chef d'état-major israélien Aviv Kochavi, a confirmé qu'au cours de ses frappes en Syrie et au Liban, Tsahal avait réussi à enrayer 70% des acheminements d'armes iraniennes vers le Hezbollah et d'autres milices contrôlées par l'Iran. Les raids en Syrie ont été plus nombreux qu'au cours des années précédentes, alors que Tsahal mène depuis 2015 sa "campagne entre les guerres" pour empêcher l'Iran de faire de la Syrie sa base avancée contre Israël.
Au total, ce sont plus d'un millier d'opérations qui ont été effectuées au Proche-Orient par Tsahal, sans compter les opérations secrètes destinées là encore à freiner l'avancée de l'Iran dans la région.
Pascale Zonszain
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