Le Patriarcat grec orthodoxe condamné à dédommager le KKL

Israël.

Le Patriarcat grec orthodoxe condamné à dédommager le KKL
Le quartier de Talbieh à Jérusalem (Crédit : Wikimedia Commons)

Le tribunal de Jérusalem a ordonné l’indemnisation du vol de 20 millions de dollars (17,7 millions d'euros), il y a plus de 20 ans, par deux fraudeurs qui ont ensuite été condamnés pour avoir détourné des fonds appartenant à une église.

Une société privée – Nayot Komemiyut Investments – devra payer la facture, conformément à l’accord qu’elle a signé avec le patriarcat il y a quelques années pour acquérir les terrains concernés, dans les quartiers huppés de Nayot et Talbieh de la capitale. L’histoire remonte à 1951 et 1952, lorsque l’Église orthodoxe grecque avait signé trois contrats pour louer les terres de Talbieh-Nayot à Jérusalem au KKL pour 99 ans. Au fur et à mesure que des maisons et des immeubles d’habitation étaient construits sur le terrain, le KKL, en tant que titulaire du bail, a sous-louer les parcelles individuelles aux propriétaires de maisons et d’appartements.

En 2000, le KKL a accepté de s’engager dans un processus visant à prolonger les baux au-delà des années 2050, mais il a été contraint de débourser 20 millions de dollars par deux criminels, Yaakov Rabinowitz et David Morgenstern, tous deux emprisonnés par la suite, qui ont promis de convaincre l’église d’accepter de prolonger les baux à ce prix. Les deux hommes ont réussi à persuader le patriarche vieillissant de l’époque, Theodorus, de signer un contrat en lui disant, alors qu’il était malade et alité, qu’il signait une carte de Pâques. Le jugement a donc été rendu en dépit du fait que le patriarcat eut été également trompé à l’époque.

Le KKL a salué le jugement, affirmant que l’indemnisation compensait l’absence de signature par l’église d’un compromis antérieur de 13 millions de dollars conclu en 2008. Ces contrats donnent au KKL le droit de prolonger les baux à leur échéance en 2050 et 2051 – dans le cas de l’un d’entre eux pour 49 années supplémentaires, et dans le cas des deux autres, pour des périodes à négocier. Les accords précisent également les mécanismes de tarification de ces prolongations de bail. Une fois la ruse dévoilée, un tribunal pénal a décidé que l’accord de prolongation du bail devait être annulé parce qu’il avait été conclu illégalement, et le KKL a entrepris de récupérer son argent auprès de l’église.

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