Faisons de 2022 l’année de la cohérence, la chronique d'Arié Bensemhoun

France.

Faisons de 2022 l’année de la cohérence, la chronique d'Arié Bensemhoun
(Crédit : DR)

Alors que nous venons d’entrer dans l’année 2022, pleine de promesses après deux ans de pandémie mondiale, et bien que nous n’en soyons pas encore sortis, il est bon de rappeler quelques fondamentaux sur la façon dont nous devons promouvoir les valeurs que porte notre civilisation.

Premièrement, Noël est un plaidoyer contre l’antisémitisme dont nous voyons une recrudescence particulièrement inquiétante partout dans le monde, que ce soit en provenance de l’islam radical, ou de l’extrême droite qui, tel un phénix, ne cesse de renaitre, et que certains avaient fini hélas par oublier. Chaque année donc, des milliards de personnes, chrétiens, athées ou agnostiques, célèbrent la naissance d’un Juif, Jésus, qui vient finalement nous rappeler la légitimité du peuple juif sur la terre d’Israël. Une légitimité encore aujourd’hui battue en brèche, et qui nourrit la haine des Juifs et d’Israël. Incompréhensible !

Deuxièmement, les chrétiens ont choisi de faire débuter leur calendrier non pas par la naissance de Jésus, précédemment évoqué, mais par le jour de son entrée dans l’alliance d’Israël, autrement dit, le jour de sa circoncision. Tout un symbole ! Celui de la légitimation du christianisme par la tradition juive.

Il semble donc d’autant plus inconcevable que les Européens, qui prétendent s’inscrire dans leurs racines judéo-chrétiennes continuent de délégitimer Israël au sein des instances internationales, notamment au travers de votes quasi systématiques des résolutions de l’ONU hostiles à Israël. Inacceptable !

Enfin, il est déconcertant de voir comment les Palestiniens se sont appropriés l’histoire de Noël, comparant Jésus au premier fedayin. Cela n’est ni plus ni moins que le déploiement de la cancel culture où l’histoire est réécrite éhontément. Or c’est en s’ancrant dans le judaïsme que le christianisme et l’Europe ont trouvé leur légitimité dans l’Histoire. C’est au travers de l’héritage de Jérusalem, d’Athènes et de Rome que la civilisation occidentale s’est construite. Par conséquent, ne pas réagir à la falsification de l’Histoire et cautionner le narratif palestinien revient à trahir nos valeurs.

Dans nos sociétés complexes et conflictuelles, seule la cohérence permettra de désamorcer les tensions et les guerres.

Depuis le 1er janvier, la France exerce pour six mois la treizième présidence du Conseil de l’Union européenne (PFUE). Cette institution qui réunit les ministres des États membres par domaine d’activité est, avec le Parlement européen, le co-législateur de l’UE.

Le président Emmanuel Macron a placé la barre très haut lors de ses vœux de Nouvel An vendredi dernier, en déclarant : "2022 doit être l'année d'un tournant européen." Il s'agit de rendre "l'Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin", avait-il déjà dit le 9 décembre dernier. Des ambitions qu'il ne cesse d'afficher depuis son élection en 2017.

Gageons que cette opportunité permettra à la France de bâtir des ponts entre les nations et une nouvelle feuille de route pour la diplomatie européenne notamment au Moyen-Orient pour aller vers la paix quand d’autres veulent aller à la bombe. Je pense évidemment à l’Iran des Ayatollahs qui ne cache pas ses ambitions nucléaires, qui promène la communauté internationale dans des négociations interminables qui ne mènent à rien sauf à gagner du temps, et qui vient de procéder à un tir spatial, encore une fois en infraction avec le droit international. Mais nous ne sommes plus à ça près.

Puisque c’est le temps de vœux pour l’année 2022, souhaitons que la France, qui prend la présidence de l’UE, pays des droits de l’homme mais aussi membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, mette enfin un terme à sa participation à la délégitimation internationale d’Israël. Qu’elle cesse de voter quasi automatiquement en faveur de toutes les résolutions promues par des dictatures et ciblant directement Israël. Qu’elle s’engage et dénonce le traitement indigne subi par son allié et ami dans tous les organes des Nations unies et particulièrement au Comité des Droits de l’Homme devenu le siège des Etats autoritaires et totalitaires plus préoccupés par se protéger des sanctions dont ils devraient faire l’objet que de faire avancer l’agenda des droits de l’homme.

Qu’elle reconnaisse Jérusalem comme capitale d’Israël, pour rendre justice à l’Histoire et à la mémoire du peuple juif.

On ne fait pas la paix sans justice et vérité. L’une ne va pas sans l’autre. Si la France et l’Europe, qui peuvent et doivent aider à l’instauration de la paix au Moyen-Orient, veulent vraiment faire oeuvre utile, qu’elles mettent un terme à ce double standard qui tend à faire d’Israël un Etat paria. Personne ne veut davantage la paix qu’Israël pour qui il s’agit, dans un environnement hostile, d’une nécessité vitale et d’un engagement moral intrinsèquement lié à ses valeurs et à l’idéal qui lui a permis de traverser les siècles.

Il faut cesser d’encourager les délires irrédentistes et révisionnistes des Palestiniens engagés dans une course folle et mortifère pour échapper à la réalité et faire oublier l’impéritie et la corruption de ses dirigeants, l’éducation à la haine des nouvelles générations, la glorification et le financement du terrorisme, qui sont le contraire des principes que portent la France et le rêve européen.

Affirmer son soutien à Israël et défendre les valeurs qu’il incarne sont la seule façon pour la France de préserver son intégrité morale.

Alors faisons de 2022 l’année de la cohérence ! Pour qu’elle soit celle du progrès et de la paix !

Arié Bensemhoun

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