Relativiser les effets indésirables des vaccins, la chronique du docteur Serge Rafal

France.

Relativiser les effets indésirables des vaccins, la chronique du docteur Serge Rafal
(Crédit : DR)

L’Agence Nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient de publier les effets indésirables des vaccins, il m’a paru important de vous en faire part immédiatement.

Un peu plus de 90 millions de doses ont été injectées, responsables d’environ 75 000 effets indésirables, la majorité sans gravité. Les principaux symptômes observés sont une douleur au point d’injection, des vertiges, un malaise de type grippal pouvant durer plusieurs heures, des maux de tête, une élévation de la tension artérielle et quelques troubles du rythme sans gravité eux non-plus. D’autres effets comme des troubles menstruels, des hépatites, des pseudo-polyarthrites, des thromboses veineuses ont été signalés mais aucun lien avec la vaccination n’a été établi. La majorité de ces effets indésirables était attendue, non-grave et conforme à ce qui était prévu d’après les études préliminaires.

Il a été beaucoup moins utilisé que le Pfizer puisque plus de 12 millions de doses seulement ont été injectées avec environ 16 000 effets indésirables. La douleur à l’épaule est bien sûr décrite et plus fréquente (9 fois sur 10) qu’avec le Pfizer avec parfois une rougeur et un gonflement local, de la fatigue, des maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires, une élévation de la tension artérielle, des troubles du rythme également et un syndrome ps-grippal surtout avec la deuxième dose. L’ANSM évoque également « des réactions retardées locales non graves » à type d’érythèmes et de prurit pouvant survenir et s’installer entre 4 jours et 1 mois après la vaccination, en moyenne 8 jours. A noter que des hépatites, des troubles menstruels, des acouphènes ont également été signalés mais à ce stade, aucun lien avec la vaccination n’a été établi. Au total, les effets indésirables sont conformes à ce qu’on attendait, ils sont toutefois + fréquents chez les plus jeunes. Rappelons que plusieurs cas de myocardites et de PIMS (syndrome inflammatoire) ont incité la HAS à réserver ce vaccin aux plus de 30 ans. La vaccination 5-11 ans qui vient de démarrer, se fait avec un Pfizer dont la posologie est adaptée à l’âge et au poids. 

L'Astra-Zeneca a été finalement peu utilisé chez nous à la différence du Royaume-Uni, après la survenue d’accidents thrombo-emboliques (un peu plus de 65 cas signalés) finalement rares, suspectés sur des nausées, des vomissements, de l’essoufflement, des douleurs dans la poitrine ou le ventre, des troubles visuels. Près de 8 millions de doses ont été injectées, avec autour de 29 000 effets 2aires. Il s’agit dans la majorité des cas d’un tableau ps-grippal de forte intensité avec fièvre élevée, courbatures, maux de tête qui cède au paracétamol, prescrit à la dose minimale, durant la période la plus courte possible. On a pu observer également des cas d’ecchymoses et de saignements de nez, de zonas…

Un peu plus d’un million d’injections pour un millier d’effets secondaires. Les signes observés les plus courants sont la douleur à l’endroit de l’injection, la fatigue, les maux de tête, les nausées. Ils ont été peu graves dans la grande majorité des cas, eux-aussi attendus et d’évolution favorable.

Malheureusement il y a eu des décès mais ils étaient prévus puisque la vaccination s’adressait en priorité à des personnes âgées ou très âgées et/ou présentant des comorbidités. Le risque reste toutefois beaucoup plus important de mourir d’une non-vaccination que du vaccin.

Il y a des contre-indications aux vaccins : uniquement des antécédents allergiques graves ayant entraîné un œdème de Quincke ou une hospitalisation. La grossesse, un cancer, le grand-âge ne constituent pas des contre-indications, bien au contraire.

Même s’ils ne sont pas aussi efficaces que nous l’espérions sur l’infection et la transmission, nous ne mesurons pas notre chance d’avoir pu disposer en aussi peu de temps de vaccins aussi sûrs et performants contre les formes graves. C’est la raison pour laquelle il aurait mieux valu insister sur leurs effets désirables que de surtout parler de leurs effets indésirables. Et tout faire pour vacciner l’ensemble des personnes à risques, il en reste tout de même près de 2 millions qui ne l’ont pas encore été et qui risquent malheureusement avec la contagiosité de l’Omicron de se retrouver très vite dans des réas déjà bien pleines.

https://youtu.be/ODMIXyWU5I4

Docteur Serge Rafal

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