Le procès historique , une reprise différée ? La chronique de Michel Zerbib

France.

Le procès historique , une reprise différée ? La chronique de Michel Zerbib
(Crédit : Twitter)

Selon les informations communiquées par le président Peries, le procès reprend bien ce mardi mais pour une courte audience durant laquelle "la cour examinera les résultats des examens réalisés afin de vérifier si les débats au fond peuvent reprendre le jeudi 6 janvier 2022", selon le parquet national antiterroriste. Cette reprise du procès sera possible "en cas de test PCR négatif et de non-contre indication suivant l’expertise", précise la cour.

Depuis la révélation de la positivité au Covid-19 du principal accusé, détenu à l’isolement à Fleury, c’est le casse-tête pour calculer les périodes d’isolement sanitaire nécessaires. Il avait d’abord été question d’un report de 48 heures – soit au 6 janvier - puis d’une suspension jusqu’au 13 janvier avant que l’on ne revienne à la première date.

Quand on voit la densité du box (14 accusés présents ), il y a un vrai risque que d’autres accusés tombent malades. 

D’ailleurs au début du procès, l’avocat Chemla avait suggéré l’instauration d’un passe sanitaire à l’entrée de la grande salle d’audience afin de limiter les risques de contamination. L’idée n’avait pas été retenue. Cela n’aurait pas réglé la question des accusés, les seuls dont le procès ne peut pas se passer, et qui, entre les transferts et les fouilles entre leurs différentes prisons et le tribunal, sont forcément exposés. Avant cette histoire de Covid, c’était certains accusés qui refusaient de se présenter mais le président pouvait passer outre selon les règles de procédures.

Je rappelle qu’un tiers seulement du procès est passé. Mais en fait ,les accusés n’ont toujours pas été interrogés sur le fond du dossier et on les a très peu entendus, à vrai dire. Ce premier chapitre laisse l’impression d’une très  longue introduction, avant d’entrer dans le vif du sujet , les accusés auront l’occasion de s’exprimer, pour la première fois, sur les faits qui leur sont reprochés. Ce procès historique  a une ambition immense : vouloir tout dire, tout comprendre, un défi pour ces audiences, certes passionnantes mais qui ont oscillé entre des colloques universitaires sur l’islam radical et une sorte de commission d’enquêtes sur les faiblesses services de renseignements, notamment belges. Audiences que je vous avais longuement narrées. Les deux mois de témoignages des victimes et parents des victimes avaient bouleversé la cour et sont dors et déjà rentres dans l’histoire judiciaire.

Tous ces sujets étaient évidemment intéressants mais leur exploitation, parfois éclairante, souvent laborieuse nous avait fait un peu oublier le véritable objet de ce procès. Cette longue entrée en matière s’était  finalement conclue de manière très impressionnante, le vendredi 17 décembre, par un de ses moments les plus politiques : l’audition de l’ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) Patrick Calvar. Le dernier témoin de l’année avait en effet lors de son passage à la barre évoquer le fameux et terrible dilemme que pose la lutte contre le terrorisme à toute société démocratique : "Voulons-nous plus de liberté ou plus de sécurité ?"

Ce grand policier s’était exprimé plusieurs heures et il répondra à l’une des dernières questions de l’audience "un autre 13 novembre est il possible ?" et bien compte tenu du temps qui nous est imparti , je vous répondrai demain en revenant en détails sur cette audition majeure !

https://youtu.be/N8fvOm3zG6E

Michel Zerbib

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