La doctrine de Bennett sur l'Iran

Israël.

La doctrine de Bennett sur l'Iran
Le 1er ministre israélien Naftali Bennett (Crédit : capture d'écran vidéo)

Naftali Bennett aura attendu près de sept mois avant d'être entendu par la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du parlement israélien. C'est pourtant un exercice important, dans la mesure où c'est l'occasion pour le Premier ministre de développer sa ligne stratégique devant la plus prestigieuse des commissions de la Knesset, sans l'atmosphère généralement enfiévrée de l'assemblée plénière, qui accompagne les prestations du Premier ministre.

Naftali Bennett a sans surprise évoqué l'Iran, "en première place sur la liste des défis d'Israël" selon ses termes. "L'Iran, c'est la tête de la pieuvre, qui envoie contre nous ses milices comme des tentacules sur toutes nos frontières. Nous nous battons jour et nuit, et plus seulement sur la défensive" a affirmé le chef du gouvernement israélien. Et à propos des négociations en cours à Vienne, Naftali Bennett a reconnu que son gouvernement était évidemment préoccupé. Il a tenu à rappeler "sans aucune ambiguïté, qu'Israël n'est pas lié par les accords entre l'Iran et les grandes puissances et qu'Israël ne sera pas plus lié par les termes de nouveaux accords s'ils devaient être signés, et qu'Israël préservera sa totale liberté d'action en tout lieu, à tout moment et sans limitation " a martelé Naftali Bennett.

Le chef du gouvernement a par ailleurs tenu à marquer une rupture avec son prédécesseur. On sait que dès les premières semaines de son mandat, il a tenu à étudier dans le détail l'état des lieux de la défense israélienne, et en particulier de son niveau de préparation face à l'Iran. D'abord en cercle fermé, puis publiquement, Naftali Bennett s'est montré critique à l'égard de Benyamin Netanyahou, qu'il a accusé de ne pas s'être montré assez proactif et d'avoir laissé filer la situation au lieu d'utiliser le retrait des Etats-Unis du protocole de Vienne en 2018 pour préparer une alternative au lieu de laisser l'Iran avancer dans son programme d'armement et d'enrichissement d'uranium. Le Premier ministre israélien faisait notamment référence à Tsahal, estimant qu'un temps précieux avait été perdu pour la préparation des forces de défense israéliennes, bien que Naftali Bennett ait lui-même siégé au ministère de la Défense de l'avant-dernier gouvernement Netanyahou durant quelques mois entre 2019 et 2020. C'est ce qu'il a répété lundi devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense, précisant que depuis son entrée en fonctions, il avait augmenté le budget de Tsahal de plus de 18 milliards d'euros, principalement dans l'objectif d'une possible confrontation avec l'Iran. Cela fait des années que Tsahal et les services de sécurité d'Israël n'avaient plus opéré un réarmement de cette ampleur, a tenu à assurer Naftali Bennett, promettant qu'il serait concrétisé rapidement.

Le parlement israélien est censé être tenu régulièrement informé de l'action du gouvernement, en particulier sur la politique de défense. Cette prestation de Naftali Bennett en commission était donc importante, même si la partie la plus intéressante et la plus détaillée, s'est, elle, déroulée à huis-clos.

Pascale Zonszain

pzoom110122

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