Quatre associations françaises (l'UEJF, J'accuse, SOS-Racisme et SOS-Homophobie) ont assigné Twitter en justice lundi 11 mai pour son "inaction massive" face aux messages haineux. Les associations réclament que le tribunal nomme un expert judiciaire chargé de récupérer les moyens mis en oeuvre par le réseau américain dans la lutte contre les messages et commentaires haineux et les transmettre à l'UEJF. La loi impose en effet aux réseaux sociaux de mettre en place des moyens de signalement des contenus (racisme, antisémitisme) et de rendre public les moyens qu'ils y consacrent.
L'UEJF a lancé cette action judiciaire suite à un testing pour évaluer les pratiques de modération de Twitter, régulièrement accusé de laxisme en la matière. L'association a déterminé que sur 1 100 contenus illégaux et haineux, seulement 11% soit 126 avaient été retirés du réseau social. Sur Facebook, le testing mené par les trois associations (UEJF, SOS-Racisme et SOS-Homophobie) se révèle bien plus satisfaisant (67% de messages retirés). Cependant, il convient de tempérer la comparaison du fait du nombre de messages signalés bien moins élevés (78 contre 1 100). "A ce point d’inaction, à défaut d’une complicité au sens juridique du terme, il s’agit tout du moins d’une complicité morale", estiment les associations.
Gabriel Attal
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