Le député de la 8e circonscription des Français de l'étranger, Meyer Habib, était l'invité d'Ilana Ferhadian ce jeudi matin dans le Morning de Radio J. Il est revenu sur les conclusions de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Sarah Halimi. Le rapport de la commission a été approuvé par sept voix sur douze. L'ensemble des députés de la commission n'ont pas voté ce rapport sauf les élus La République En Marche (LREM). Le président de la commission d'enquête s'est indigné contre les conclusions de la commission.
"Je n'ai pas voté ce rapport parce que c'est un scandale. Je suis en colère. Ce n'est pas une affaire politique. On a tué une femme française parce qu'elle était juive. Les représentants de la Nation ont refusé d'écrire la vérité, ont refusé de venir avec nous sur place, se mettre dans les conditions pour savoir si oui ou non la dizaine de policiers qui nous disent qu'ils n'ont pas entendu un seul cri d'une femme massacrée à mort pendant 14 minutes dont tous les voisins sont réveillés mentent ou pas. Et oui ils mentent", a affirmé Meyer Habib.
La rapporteure, Florence Morlighem, pointe elle des "dysfonctionnements internes de la commission d'enquête".
"La rapporteure est perdue, ce sont les administrateurs qui ont écrit le rapport, elle ne connaît pas le dossier", a lancé le député UDI. "Ils n'ont pas mis le témoignage des témoins dans le rapport, des témoins, des témoins qui ont tout vu, qui ont été eux mêmes à la police", a ajouté Meyer Habib, passablement énervé ce jeudi matin.
"Comment vous imaginez que tous les députés hors LREM ne l'aient pas voté (ndlr : le rapport), je ne parle même pas du fait que la gauche ne soit jamais venu une journée. Jaurès se retournerait dans sa tombe. Où sont les Socialistes ? On tue une juive à Paris, c'est pas grave on passe à l'affaire suivante ? Parce que si c'était quelqu'un d'origine musulmane, d'origine africaine qui a tué, massacré une juive. Mais c'est quoi ce scandale ? Mais de grâce, aujourd'hui je parle de faits, je ne parle pas d'Israël, de Netanyahou, de Judée-Samarie, je parle d'une femme qui a été tuée. Les gens voient Meyer Habib Israël", s'est lâché le député de la 8e circonscription des Français de l'étranger.
"Les policiers ont tous été briefés avant de venir. J'ai les témoignages audios de policiers qui nous ont dit qu'ils ont eu beaucoup de mal à notre commission d'enquête. Je n'ai pas pu faire 30% des auditions que je voulais faire. Une fois que le rapporteur soit parti, j'ai pu commencer à en faire", a t-il ajouté.
"C'est une affaire dramatique. C'est une seconde affaire Dreyfus, c'est un déni, c'est une honte. Il n'y a pas eu de procès. L'assassin est en train de sortir, il est sorti deux semaines sur place. La policière musulmane l'a mis à témoigner devant la commission d'enquête, elle a eu tellement de mal à venir. Elle le connaît depuis qu'il est né et elle nous a dit que bien évidemment il n'est pas fou, chacun le sait. Il a peut-être eu une bouffée délirante comme tout assassin lorsqu'il commet ce crime, après il redevient normal. Est-ce qu'il doit aller en prison ? Il doit aller en prison toute sa vie", a affirmé Meyer Habib.
"Ca suffit. Aujourd'hui je peux me lâcher, c'est une des premières fois que je me lâche, je ne l'ai même pas fait en conférence de presse hier (mercredi 12 janvier), j'essaye d'avoir mon rôle de président : me taire et prendre sur moi. Ca fait des mois que je me tais, aujourd'hui je n'en peux plus. C'est une seconde affaire Dreyfus l'affaire Sarah Halimi. Sa famille ne peut pas faire son deuil. J'étais sur sa tombe avec William Attal, avec les enfants, avec Jonathan (fils de Sarah Halimi), c'est une femme tellement extraordinaire", a pesté l'élu UDI.
"Je suis déçu de ce pouvoir, je suis déçu d'Emmanuel Macron, je suis déçu de ces députés et de la façon dont ils se sont comportés dans cette affaire. Le président à Jérusalem avait pourtant émis un espoir", a lâché Meyer Habib. "L'affaire n'est pas terminée", a t-il ajouté. La suite à présent ? "Moi, je ne lâcherai pas tant que justice ne sera pas faite."
Gabriel Attal
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