Malgré les confinements à répétition, malgré les perturbations croissantes dues à la vague Omicron, les Israéliens semblent garder le contrôle de leur vie. Qu'ils la maintiennent sur leurs bases ou qu'ils décident d'en changer, ils sont globalement confiants dans leurs capacités et optimistes pour leur avenir. Dans la nouvelle enquête qui vient d'être publiée, les chercheurs de l'Institut pour la Démocratie en Israël font un premier constat surprenant : 60% des personnes interrogées sont sures de conserver leur emploi si elles le désirent. Les Israéliens ont donc l'esprit beaucoup plus tranquille que les populations actives d'autres économies développées, considérant qu'elles ont toutes affronté la crise sanitaire avec la même intensité. Un autre signe de cette confiance dans l'avenir : le montant record des emprunts hypothécaires souscrits en 2021 par les Israéliens, pour une somme de totale de près de 30 milliards d'euros. Et on ne s'engage pas dans l'achat d'un logement avec des remboursements sur 15 ou 20 ans, quand on n'est pas sûr de garder son travail.
Mais il ne s'agit pas pour autant de s'accrocher à la routine, comme si rien n'avait changé. Pour revenir à l'enquête de l'IDI, 45% des Israéliens ont déclaré que la crise sanitaire les avait conduits à repenser leur mode de vie, que ce soit par un changement professionnel, un nouvel équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, voire par une interruption de leurs études. Il y a ceux qui recherchent une meilleure qualité de vie, ceux qui concrétisent une reconversion ou ceux qui pensent que leurs capacités leur permettent de trouver un emploi mieux payé. Si tous n'y parviennent pas forcément, ils ont en tout cas été plus nombreux à avoir tenté leur chance. En 2019, l'Agence pour l'Emploi avait recensé 30.000 démissions. Leur nombre avait doublé en 2020, pour revenir à 36.000 en 2021. Ce qui reste encore élevé, considérant que la crise sanitaire n'est toujours pas terminée. D'ailleurs, les Israéliens interrogés par l'Institut pour la Démocratie sont 27% à déclarer qu'ils pensent changer de travail à court ou moyen terme.
Cette confiance affichée dans l'avenir se manifeste surtout chez les 25-44 ans. Les plus jeunes et les plus âgés, soit parce qu'ils ne sont pas encore installés dans la routine, soit parce qu'ils préfèrent ne pas lâcher la proie pour l'ombre, sont moins tentés par le changement. Mais c'est aussi le niveau socio-économique qui joue. Ceux qui cherchent le plus à améliorer leur situation sont ceux qui ont les revenus les plus faibles. Et ce changement est encouragé par la relative bonne santé du marché du travail qui rend les Israéliens plus exigeants. Et pour 2022, ils sont 67% à se déclarer optimistes.
Pascale Zonszain
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